Thursday, November 15, 2007

La cruelle recherche de la réussite sociale...


L'inégalité des naissances est certainement, plus que jamais, ressentie douloureusement par ceux qui s'estiment frappés par le mauvais destin. La volonté de réussir prend de nos jours des allures de réel combat contre un échec social vu comme pouvant gaché une vie toute entière. En résulte une réduction excessive de la vie et du bonheur à cette réussite voulue et espérée et, sans doute, en grande partie illusoire.

C'est ce thème qu'a décidé d'aborder Woody Allen dans son dernier film étrangement peu commenté par les critiques, Le rêve de Cassandre. Rêve de deux frères qui veulent désepéremment s'élever socialement et qui sont près à tout même au pire pour y parvenir. L'angoisse de l'échec, d'être ce que l'on nomme aujourd'hui un looser, un perdu, celui qui rebute les filles est fort bien exprimé par le jeu des personnages.


Dans la mythologie et d'après l'oeuvre d'Homère, Cassandre est l'annonciatrice des défaites et de la perdition de Troie. Dans ce film, les deux frères savent au fond d'eux de manière intuitive qu'ils courent à leur perte en vendant leur âme pour leur réussite mais leur angoisse est telle qu'ils ne voient pas d'autres issues et estiment que l'absence de richesse, de gloire et reconnaissance sociale équivaut à une mort lente. Ils choisiront la mort rapide, une forme de suicide...


L'intérêt majeur de ce film réside, selon moi, dans son thème et dans la mise en lumière de ce mal qui touche toutes les couches des plus riches aux plus pauvres : celui de la volonté éperdue d'être acclamé, reconnu, aimé, adulé par les autres, celle de susciter l'envie. L'ère de la séduction aurait basculé dans quelque chose d'encore plus contraignant : il faut séduire ou plutôt avoir séduit ou l'on n'est pas...


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