Le livre du mois, Umberto Ecco, Storia della brutezza

C'est un magnifique ouvrage sur l'histoire de la laideur. Quatre ans après l'histoire de la beauté, Umberto Ecco s'est demandé si lalaideur était l'opposé de la beauté et si la laideur ne pouvait pas en quelque sorte être belle.

Revenant sur les quelques définitions philosophiques ultra connues comme celle de Kant, le beau est "ce qui plaît universellement sans concept", Umberto Ecco explique que l'intéressement que l'on met dans ce que l'on trouve beau aujourd'hui rend inefficente et inadaptée cette définition. Aujourd'hui, est beau non pas ce qui plaît universellement mais ce que l'on aime (spectre de l'individualisme, règne du " je") et que l'on désire. Il y a une confusion entre le désir d'accaparement, la possession et ce qui plaît, l'un ne va plus sans l'autre.

Constat auquel s'ajoute, une réflexion sur nos réactions face à la beauté ou la laideur. Autrement dit, Umberto Ecco pose la question du rôle des instincts et parallèlement celle des a priori liés à l'acquis (l'éducation, la civilisation) dans notre conception du beau.

Un ouvrage magnifiquement illustré qui permet de revenir sur un des phénomènes les plus naturels qu'il soit, le goût...