Thursday, November 16, 2006

Et si on gagnait au loto??

Et si vous gagnez au loto demain qu'est ce que vous feriez? Rêves de grandeur, parfois même pourrait-on dire grandeur et décadence. Le cinéma, lui, a déjà exploré la question et dans de nombreux films l'argent, la question de la pauvreté et de ce songe inaccessible du gain qui transforme à tout jamais une vie est mis en scène.




La pauvreté tout d'abord est parfois le thème d'un cinéma engagé qui met en lumière les difficultés du quotidien de ces gens qui tentent avant tout de se nourrir.

C'est le cinéma réaliste des années 1960. Le voleur de bicyclette permet à Vittorio de Sica de montrer qu'au sortir de la guerre tout n'est pas encore rose et que certains luttent au quotidien dans des pays alors très pauvres comme l'Italie ou l'Espagne. La photographie comme le cinéma se sont emparés de cette pauvreté pour créer ce nouveau genre, dit néoréalisme, des Zola modernes.





Même thématique de la pauvreté mais montrée sous l'angle de la jeunesse des rues, autre thème cher à ce mouvement, voilà le contenu du film de Luis Bunuel Los olvidados. Une jeunesse dont le spectateur ne sait trop quoi penser entre rejet, agacement et pitié, Bunuel nous fait passer par un ensemble de sentiments pour nous laisser avec sans doute cette idée, le mal entraîne le mal et quand on naît dans la rue, difficile de s'en sortir.

Mais aujourd'hui le néoréalisme nous a quitté et la pauvreté est montrée sous un nouvel angle : celui du rapport à l'argent et celui du rêve de sortie de la misère. Dans Le Coût de la vie, Philippe Le Guay revient sur cette idée que personne n'a finalement un rapport sain à l'argent des plus riches aux plus pauvres avec en toile de fond tout de même une autre thématique celle du problème renouvelé de l'argent dans notre société. Mais c'est sans doute l'angle du gain qui est le plus facilement exploitable permettant de parler de ce thème plutôt lugubre sur un mode plus gai. Dans Combien tu m'aimes, Bertrand Blier mettant en scène une Monica Bellucci splendide propose une utilisation et peut être pas après réflexion la plus extravagante d'un gain au loto : reconstruire sa vie avec la femme inaccessible celle qui s'achète le plus tout en s'achetant le moins : avec une pute. Et se faisant il montre que c'est peut être pour les personnes qui se laissent le plus facilement achetées qu'il est le moins aisé de parvenir à le soudoyer d'aboutir en y mettant le prix à ce que l'on souhaite. La distinction est alors consommée entre le corps et l'esprit.

Le génie du réalisateur se faisant le gain est finalement présenté comme illusoire histoire de montrer qu'il est effectivement possible de changer de vie sans avoir gagner au loto.

Sur le même thème très exploité on peut trouver également mais dans un mode totalement différent le film Ah si j'étais riche signé de Michel Munz. Crise de couple et gain au loto?? Peut on sauver son couple en gagnant au loto. Il faudra sans doute déduire de ces films que femme et argent font toujours, dans l'esprit des hommes, bon ménage...

Enfin, si l'on sort de la thématique de l'argent pour en venir à celle du travail. Le film terriblement engagé Violences des échanges en milieu tempéré est sans doute un des films les plus marquants d'un point de vue sociologique de ces dernières années. Décryptant les problèmes actuels de chômage et de concurrence, Jean-Marc Moutout nous montre une Défense froide et glaciale des rapports humains quasi robotiques et une vie remplie d'une solitude angoissante où la seule issue est de travailler pour vivre dignement. L'amour n'existe pas, il est ruiné, décapité, anéanti, l'homme ne peut perdurer il doit laisser place à l'insensibilité et à la lutte. Tout est à l'intérieur, enfoui, la violence n'explose jamais, l'homme est civilisé, mais n'est ce pas pire que tout que ce climat d'hypocrisie et de haine intérieure.

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