Thursday, August 24, 2006

Quatre heures trente, film de Royston Tan (Singapour)

Il est quatre heures trente et il est seul. Il a à peine quelques années d'existence. A ses côtés un homme plus âgé, un repère possible, un rempart secourable.

Il est quatre heures trente, il est seul et inspecte la maison cherchant dans la matérialité physique une sensation, celle d'exister pour soi et surtout pour autrui.

Il n'y a pas d'âge pour souffrir de la solitude. Il n'y a pas d'âge pour avoir besoin de se sentir aimer. Voilà sans doute un mal commun à tous les hommes et Royston Tan tente de nous montrer que sans amour la vie perd tout son sens.



Ce film met en scène deux êtres qui dans leur solitude pourraient trouver du réconfort l'un envers l'autre mais n'y parviennent pas aveuglés par leur souffrance intérieure. En cela il peut être mis en relation avec Uzak, film turc de Nuri Bilge Ceylan (dont le prochain film intitulé Iklimler a été présenté au festival de Cannes de cette année), dans lequel deux hommes effectuent là aussi une ronde sans fin à la recherche d'un réconfort introuvable pour finir par échanger quelques contacts humains qui leurs permettront de croire à nouveau.

Quatre heures trente fait, cependant, montre d'un pessimisme prononcé : décor angoissant traduisant la petitesse de vie dans laquelle ils sont enfermés, rigueur et inadaptation de l'institution scolaire singapourienne qui entrave toute tentative d'épanouissement personnel de l'enfant.

La difficulté de communication entre les deux êtres est accentuée par le problème de la langue (l'un est de Singapour l'autre de Corée). La rencontre est d'autant plus belle, plus ésotérique, elle se concrétise par un silence, par des gestes simples, par des attentions, par des regards, par une simple présence.

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