Thursday, August 24, 2006

l'antihumanisme : 1ère étape

1-Comment le progrès a rendu l'homme moderne capricieux et exigeant :
L'homme occidental de notre époque a la potentialité de ses actes, une autonomie et une liberté très importante.
C'est le résultat de sa grande maîtrise qu'il possède sur la nature et les choses.
Par suite il ne dépend plus aujourd'hui que de lui-même et la sécurité que lui apporte en soi le système de protection sociale fait qu'il peut tout faire et tout envisager sans restrictions.
L'accès à la culture, à l'école ainsi que les ouvertures du travail (malgré le fort taux de chômage) font que l'homme d'aujourd'hui peut tout réaliser et tout envisager. Le monde est au service de son imagination et de son désir. De grandes publicités ciblées d'ailleurs fréquemment sur le sproduits de dernière technologie mettent en relief le carcatère immédiat de la satisfaction des besoins ainsi que de la réalisation instantannée des volontés. de grandes campagnes sont menées pour inciter les hommes à mettre en oeuvre leurs projets personnels, leur rêve.
Plus de distance, plus de délais d'attente, plus de contraintes. Dès lors l'homme devient exigeant et capricieux. Toute file d'attente devient un supplice, tout refus se transforme en calvaire et l'impossible est inacceptable ou du moins inaccepté.
Il nous faut tout tout de suite.Partrir sur un coup de tête à l'autre bout du monde, obtenir grâce au téléchargement une musique en moins d'une minute, pouvoir commander un billet de train ou d'avion en restant chez soi, pouvoir joindre qui l'on veut quand et où l'on veut, emporter son monde avec soi...
Le confort et le bien-être n'ont plus de limites. De la maîtrise de la nature l'on est passé à une satisfaction immédiate des désirs les plus fantasques de l'homme : la réalisation de l'imaginaire est sans doute la nouvelle conqûête de l'homme. Le rêve et la réalité ne doivent plus avoir de frontières. On fustige de manière récurrente la place du virtuel dans notre société. Mais on oublie trop souvent la réduction de celui-ci et son imprégnation dans la réalité.La virtualité perd de l'importance quant à l'impossibilité d'un monde qu'elle propose pour en gagner dans la possibilité sur le monde qu'elle influence.
Les jeux vidéos, les films, Internet proposent un monde parallèle. Mais corrélativement, al réalité efface sa frontière avec le rêve pour faire du monde imaginaire des hommes le monde de demain, le monde à venir.
A partir du moment où l'homme a commencé à pouvoir réaliser certains des rêves qui ont traversé les générations de l'humanité comme le rêve d'Icare, la réalisation du potentiellement pensé a supplanté la maîtrise et la domination de la nature.
2-Pourquoi l'homme moderne est mal ?
Le tout, tout de suite, le il suffit de le vouloir pour l'avoir ont crée en contre poing un mal être inétrieur de l'homme moderne grandissant. Si rien n'est plus irréalisable quant au bien être et au confort physiques de l'homme rien n'est prévu pour venir en aide à la souffrance et au mal de cet homme. Le suivi psychologique a connu en un demi-siècle un essor considérable mais il ne répond pas aux exigeances de l'homme moderne. L'inexactitude de ces remèdes, la lenteur de son efficacité font qu'il commence à être relayé par des méthodes plus rapoides et moins contraignantes : le bien-être est désormais exigé tant sur le plan physique que psychique. Les coach, les comportementalistes les remèdes et traitements des antidépresseurs aux plantes anti-stress. Le bien-être est dans un cachet en prise instantannée.
L'homme moderne cache son mal-être en compensant par une exigeance accrue de bien-être physque et refuse catégoriquement toute souffrance, toute douleur. Ce gouffre matéraliste comble et creuse simultanément le mal-être psychique de l'homme d'aujourd'hui.
3-L'homme moderne est-il encore capable d'aimer?
L'homme refuse toute souffrance et souffre déjà de ne pas connaître la douleur. Le cocon matériel dans lequel il est plongé, le cocon sécuritaire qui l'entoure la réalisation des possibles que lui propose le monde des biens et services fait de lui un roi, un roi client, fait de lui plus qu'un individualiste : un je qui pense nous. Dès lors un blocage inextricable irradie les relations humaines.
a-l'enfance :
La famille déjà nucléarisée semble désormais être vécue comme imposée plus que bénéfique et n'influe pas forcément sur l'être qui dès le plus jeune âge revendique son moi, son je, son individualité et son bien-être.
L'enfant est de plus en plus tôt pris en considération en tant que personne à part entière. En tant qu'être il a le pouvoir du choix, du désir, de la volonté et le droit à la satisfaction de ceux-ci. Il n'est plus depuis bien longtemps question d'autorité et très peu d'éducation. Les parents en tant que géniteurs, en tant que cause de la venue au mondes des enfants ont le responsabilité et le devoir de satisfaire les besoins mais aussi désormais les désirs de leurs progénitures. La société le leurt impose, la justice parle de participation de l'enfant aux choix qui le concerne. Tout parent doit payer,au sens propre du terme. L'argent en tant que mode de satisfaction des désirs est dès lors très vite une partie de la réalisation concrète du lien de filiation.
b-l'adolescence :
L'homme a peur de la souffrance et donc du sentiment humain. Tout lien humain est donc rejeté. Les premières expériences douloureuses, les premières brulures du coeur engendrent la création d'un refus plus ou moins exacerbé des relations humaines. L'adolescence est la construction de soi en dépit des autres, en rejet des autres, l'élaboration définitive de son moi. La caprices de l'enfant roi consommateur trouvent une nouvelle dimension : celle du rejet d'autrui lequel commence par le rejet de la famille, lien auquel est substitué le lien ou les liens d'amitié puis ceux d'amour et les premières déceptions font de l'enfant un homme moderne ne pouvant jamais aimer vraiment de peur de souffrir.
L'augmentation des divorces est la trace patente du refus de la perte de son autonomie, de sa liberté et ce à n'importe quel âge. l'âge n'a plus d'impact sur la décision de quitter les siens et sur le refus absolu d'abandonner son moi. Le monde moderne composé d'individualités impose cette démarche. C'est là une autre forme de pression sociale attentatoire à la liberté.
L'homme moderne ne pourrait aimer pleinement que si on lui proposait un amour garanti assurance tout risque sans souffrance. C'est le refus du risque, de l'imprévu. L'application sentimentale du principe de précaution. Or, le suel remède trouvé pour l'instant à cela est la protection, le repli sur soi. La seconde réponse possible aurait sans doute était l'engagement, le pacte, l'alliance au sens primitif de ces termes mais ceux-ci ne sont plus possibles car ils entrent en contradiction avec l'individualisme et la liberté revendiqués et constitutifs de l'homme moderne. Le mariage est sans doute pour cette raison également totalement discrédité car il est en opposition avec l'homme tel qu'il se conçoit et tel que la société en impose l'image. Il est actif, autonome, libre et exigeant.
A cela s'ajoute que l'on ne pourra jamais proposer à l'homme une absence de souffrance car à admettre que l'on puisse parvenir à une "sécurité sentimentale" à laquelle certains couples ont au demeurant déjà adhéré (couples libres qui décident de ne pas se quitter mais demeurent ouverts à d'autres relations extraconjugales de manière assumée ou pour les plus jeunes le concept de relations libres dans lesquelles on annonce ouvertement qu'aucun engagement de nature sentimentale n'en découlera et dans lesquelles pour se protéger soi-même contre d'éventuelles souffrances l'on fréquente plusieurs personnes à la fois) il y aurait toujours la séparation de la mort et la souffrance liée à la maladie de l'autre.
L'homme moderne a voulu faire croire à ses contemporains que l'homme avait toujours été traversé par l'angoisse de la mort et s'est appuyé pour cela sur la création de la religion qui aurait permis à l'homme de clamer ses angoisses de mort. Mais cette angoisse, à admettre qu'elle a toujours existé est distincte de celle d'aujourd'hui qui est le refus de la cessation du moi entant qu'être et qu'individualité. C'est à partir du moement où l'homme n'a plus été vu et ne s'est plus lui-même concu comme appartenant à un groupe mais comme une entité à part entière, une individualité, un être avec ses besoins et son désir de reconnaissance que la mort en tant que destruction brutale et sans motifs de cette individualité est devenu un problème omniprésent.
L'homme se considère en tant que personne et a besoin de se distinguer, de s'épanouir, d'être reconnu, considéré, vu, regardé, écouté et la mort lui refuse tout ceci. Elle est la destruction de cette élaboration, l'antithèse de toute cette vision.
Confronté à sa propre mort l'homme eput-il vraiment s'aimer et aimer autrui? La séparation et la souffrance sont inéluctables. La protection ultime est donc de ne pas s'aimer soi-même tout en ayant pour compenser cela un besoin énorme d'amour de la part d'autrui que le désir de protection des autres ne permet jamais de combler. Ceci crée le mal-être de l'homme moderne. Je ne peux pas m'amier moi-même encore moins t'aimer car je ne veux souffrir et être confronté à ma propre déchéance portant comme je continue à me considérer en tant qu'entité en soi, comme une individualité j'ai un besoin d'amour et de reconnaissance incommensurables. Le cercle vicieux des relations sociales modernes trouve donc vraissemenblablement son nerf moteur dans la mort elle-même.
Pourquoi me donner autant d'importance en m'offrant la vie, mon être, mon individualité, mon autonomie et la satisfaction de tous mes besoins et de tous mes désirs alors que je ne suis rien puisque je vais mourir?
Suite à venir...




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